Charline Goutal

Fondatrice & CEO de "Ma P’tite Culotte"

“Je ne suis pas Parfaite, je suis Entrepreneure et Culottée”. Telle est la devise de Charline Goutal. Avec un diplôme de l’ESSEC et une formation de styliste en poche, elle débute auprès de plusieurs grands groupes tels que LVMH. A 24 ans, elle lance sa première startup dans le domaine de la mode et du digital: HereWeStyle.com. Elle revend ensuite sa société et décide de créer sa propre marque afin de bousculer les codes traditionnels de la lingerie: c’est le début de Ma P’tite Culotte! Début 2017, la société lève deux millions d’euros pour financer sa croissance à l’international et investir dans des projets innovants. Parmi ceux-ci, un concept original de boutique-showroom-bureau à Paris qui se nomme “Le 7ème”. Elle n’a pas fini de nous éblouir!

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COMPTE-RENDU DE L’ÉPISODE

[00:02:30] Intro
[00:03:10] Projet du Moment – Le concept “Boutique/Showroom/Bureau”, et l’importance du mentorat
[00:8:15] L’Appel à l’Aventure – Révolutionner la lingerie féminine
[00:12:08] Les Tribulations – Le pire moment: la fermeture de l’atelier de confection et le dark side de la vie d’entrepreneure
[00:16:20] La Révélation – Une réalisation progressive
[00:18:26] Le Triomphe – Être patient…
[00:20:09] Les Questions Flash
[00:23:28] Le Bouquet Final – Être entrepreneur(e) n’est pas quelque chose de rationnel…

Transcription complète de l'épisode

François Paul Lambert: “Je ne suis pas Parfaite, je suis Entrepreneure et Culottée”. Telle est la devise de notre formidable invitée d’aujourd’hui. Avec un diplôme de l’ESSEC et une formation de styliste en poche, elle débute auprès de plusieurs grands groupes tels que LVMH. A 24 ans, elle lance sa première startup dans le domaine de la mode et du digital: HereWeStyle.com. Peu de temps après la revente de sa société, elle décide de créer sa propre marque afin de bousculer les codes traditionnels de la lingerie: c’est le début de Ma P’tite Culotte! Début 2017, la société lève deux millions d’euros pour financer sa croissance à l’international et investir dans des projets innovants. Parmi ceux-ci, un concept original de boutique-showroom-bureau à Paris qui se nomme “Le 7ème”. Elle n’a pas fini de nous éblouir! Tribu Digitale, je suis très heureux d’accueillir aujourd’hui Charline Goutal.
Charline, bonjour!

Charline Goutal: Bonjour!

FPL: Etes-vous prête à nous inspirer?

CG: Je vais essayer, avec plaisir.

FPL: Génial! Alors, Charline, je viens de donner un petit résumé de qui vous êtes à la Tribu Digitale. Voulez-vous y rajouter quelque chose? Et est-ce que vous pouvez nous donner un petit aperçu de votre vie personnelle?

CG: ça a été très clair et très complet je crois. Effectivement, après avoir travaillé en tant que salariée, et monté une première société que j’ai eu l’opportunité de revendre, j’ai enfin pu donner vie au projet dont je suis très, très fière, qui est la marque Ma P’tite Culotte, tout simplement, qui est née de plusieurs passions: l’entrepreneuriat et la lingerie, mais également le digital, et qui fait qu’aujourd’hui, un aperçu de ma vie personnelle, c’est que je me lève tous les matins et je suis très heureuse de venir travailler pour cette marque, et avec mon équipe.

FPL: Alors, parlons un peu de votre projet: Ma p’tite Culotte. Et j’ai vu sur internet que vous aviez aussi un autre projet, on vient aussi de le dire dans la bio: « Le 7ème ». Alors qu’est-ce que c’est? Pourquoi avez-vous choisi ce business model?

CG: Alors, on a un business model qui est très, très simple, et c’est volontaire. On a choisi d’avoir un seul canal d’acquisition, donc on est uniquement digital. C’est-à-dire que l’intégralité de nos ventes se réalise via notre site internet, et uniquement notre site internet. C’est-à-dire qu’on ne vend pas via des marques externes, donc via d’autres sites, et on ne vend pas via des magasins physiques, que ce soient des intermédiaires, donc des concepteurs, ou d’autres boutiques, ou nos propres boutiques. C’est vraiment une volonté pour nous d’être uniquement digital et de maîtriser à la fois nos ventes, notre logistique, et surtout toute la data clients que l’on peut récolter pour finalement faire des produits qui sont en totale adéquation avec le client, tout simplement. Donc, c’est un choix assez audacieux, parce que ça peut parfois nous freiner dans notre développement. On pourrait effectivement grossir plus vite, peut-être, en ayant plusieurs canaux d’acquisition, avec des boutiques, des marketplaces etc. , mais notre idée c’est de préserver vraiment notre ADN de marque, et de pouvoir les transmettre à chacun à chacun de nos clients. Et c’est vraiment, la seule possibilité c’est d’être en direct avec eux via notre site. Et donc le projet du « 7ème », c’est un projet qui vient concrétiser encore plus le site Internet, dans le sens où c’est à la fois notre bureau, à la fois une boutique pour nos clients, et à la fois un showroom pour nos partenaires. Donc c’est un grand, un très, très beau lieu et grand lieu, dans le coeur de Paris. On a un 200 mètres carrés qui est situé à Grand Boulevard et donc on y reçoit nos clients qui viennent essayer, ils peuvent commander via des tablettes et directement via notre site internet également.

FPL: Et donc, cette boutique-showroom-bureau est ouverte à tout le monde ou bien c’est sur invitation? Comment ça fonctionne exactement?

CG: Alors, c’est ouvert à tout le monde évidemment. Après, si  des clients souhaitent avoir une expérience d’achat qui est beaucoup plus « sur-mesure », et bien ils peuvent prendre rendez-vous et réserver pour eux seuls ou plusieurs personnes, jusqu’à 10 personnes en même temps. Et nous on les accompagne, on est dédié à eux pour leur expliquer toute la marque, le lieu, les nouveautés, leur montrer des avant-premières. Et évidemment, ils peuvent acheter.

FPL: Alors, en faisant mes recherches, j’ai remarqué qu’on vous voyait littéralement partout pour le moment, en tout cas sur les réseaux sociaux. Où est-ce que vous trouvez votre énergie, votre positivisme?

CG: Je crois que c’est quelque chose d’inné, c’est un caractère. Et je pense que pour être entrepreneur, il faut véritablement être positif, profondément être optimiste, parce qu’il faut croire en l’avenir, parce qu’évidemment tout ce qu’on met en place, ça va porter ses fruits sur plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années. Quand on crée une marque, ça met quand même beaucoup, beaucoup de temps avant de pouvoir récolter les fruits de tout ça. Donc il faut avoir confiance dans l’avenir, avoir confiance dans son pays, avoir confiance, quelque part quand même, dans l’économie, et ça c’est pas toujours évident, surtout dans la conjoncture actuelle. Donc après, je ne sais pas si on nous voit de partout, mais si c’est le cas j’en suis très heureuse, parce que c’est notre idée, quand même.

FPL: C’est en tout cas l’impression que ça m’a donnée!
Alors j’ai aussi lu que vous portiez beaucoup d’importance au mentorat, au mentorat pour entrepreneurs. Et j’avais envie de vous demander: c’est quoi pour vous un mentor? Pourquoi est-ce que c’est important?

CG: Ah oui, c’est une très belle question: effectivement je consacre beaucoup de temps au mentorat, parce que j’ai eu la chance d’en bénéficier, j’ai eu la chance d’être entourée de plusieurs mentors. Et c’est vrai qu’en France, on a des institutions, des associations qui sont extrêmement puissantes et extrêmement chouettes, et qui encadrent les entrepreneurs. On a notamment le Moovjee, qui est l’association principale en France qui permet d’avoir du mentorat. Moi j’ai été mentorée durant la [deuxième] année du lancement de l’entreprise, et je l’ai trouvé extrêmement inspirant, cela permet en fait de prendre du recul par rapport à ses activités, ça permet de se rendre compte aussi qu’on est pas seul, finalement.

Parce que, quand on est entrepreneur on peut vite tomber dans la solitude, parce que finalement ce qu’on vit, c’est assez unique. Donc c’est très difficile de se confier à ses amis, ou à sa famille, parce que, même s’ils sont là pour nous écouter, c’est par forcément concret, ce qu’on raconte, ce qui est totalement normal. Or, un mentor, il comprend tout à fait tout ça, parce qu’il est passé par là, c’est un peu le principe. Et donc, maintenant que ça fait un peu plus de quatre ans et demi qu’on a monté Ma P’tite Culotte, j’y ai consacré moi-même une partie de mon temps personnel pour accompagner, en tant que mentor, plusieurs personnes. Et c’est vrai que c’est super chouette parce que c’est très, très positif, à la fois pour les mentorés et aussi pour le mentor, parce que en tant que mentor on se rend compte aussi du parcours que l’on a réalisé. Parce qu’on est passé par les mêmes étapes par lesquelles passent les jeunes entrepreneurs qu’on mentore. Et on se rend compte que finalement on a fait un chemin et on n’a pas beaucoup l’occasion de faire un point, de prendre du recul sur des gestes qu’on a achevés, finalement, parce qu’on est toujours en projection vers le futur, et on se demande toujours ce qu’on va faire, et comment on peut mieux le faire.

FPL: Tribu Digitale, gardons ça à l’esprit, car nous allons maintenant explorer le parcours entrepreneurial de Charline, son aventure en tant qu’entrepreneure,  le voyage qui l’a menée là où elle est aujourd’hui. Alors Charline,  commençons par cette question:  nous l’appelons « l’Appel à l’Aventure ». Quand avez-vous su, au fond de vous, que vous vouliez devenir entrepreneure,  lancer votre propre affaire?

CG: Alors moi ça remonte vraiment à l’enfance, enfin l’adolescence on va dire; c’est-à-dire que j’avais pendant… j’avais une dizaine d’années je tannais beaucoup ma maman pour essayer de la lingerie, qu’elle m’achète mon premier soutien-gorge etc, alors que je n’en avais pas véritablement besoin, on va dire. Et c’est un peu un rêve de petite fille. Et puis pour l’anniversaire de mes 13 ans, elle m’a offert une journée entière avec elle, à m’aider à choisir ma première véritable parure de lingerie. Et donc on est allé toutes les deux aux Galeries Lafayette en province, et j’ai passé une demie journée à essayer absolument, je pense, toutes les différentes marques qu’il y avait. C’était un souvenir vraiment mémorable. Et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé plein de choses, que j’allais devenir une jeune fille, qu’il y avait plein de possibilités, plein de manières, plein de perspectives de se voir, que la lingerie est vraiment quelque chose de très, très fort pour une femme. Et ça fait partie intégrante de sa personnalité, de la perception qu’elle a de de soi-même; et c’est très fort la perception qu’elle a d’elle-même, une femme. Donc c’est vraiment ça qui m’a donné cette passion vis-à-vis de la lingerie, que j’ai suivie pendant toutes les années après, même dans ma vie d’adulte etc, ça s’est même renforcé, et quand j’ai décidé d’orienter mes choix pour mes écoles supérieures, pour mes études supérieures, j’ai décidé de faire une Ecole de Commerce dans la vision de vraiment créer ma boîte dans la lingerie, à un moment donné. Alors je ne savais pas quand, avec qui, comment et avec quels moyens, et sous quel angle. Mais je savais que j’allais le faire un jour et donc j’ai vraiment tout mis en oeuvre pour ça.

Donc en parallèle de mes études de commerce, j’ai aussi fait des cours du soir en stylisme, pour apprendre toutes les notions dont j’avais besoin pour mettre sur le papier tout ce que j’avais en tête, et j’ai commencé à travailler sur ce projet, un peu latent on va dire, et en attendant, quand j’ai fait ma vie, ma première vie de salarié, puis ma première entreprise, j’ai pu conforter le fait que, l’entrepreneuriat c’était fait pour moi, que c’était le rythme de vie dont j’avais envie, et que ma passion pour la lingerie digitale ne faisait qu’augmenter. Donc quand ça s’est présenté, j’ai enfin pu me lancer.

FPL: Et vous n’avez pas hésité, vous n’étiez pas, lorsque vous étiez salariée, par exemple, vous avez travaillé pour des Grands Groupes, est-ce que vous vous êtes dit, « ah mais finalement, c’est peut-être quand même intéressant de rester ». Ou est-ce que vous vous êtes dit: « Non, c’est pour moi, je me lance, j’hésite même pas »?

CG: Alors, un peu des deux. C’est-à-dire que, évidemment, je réussissais dans ma vie de salariée, donc c’était super chouette et c’est quand même hyper confortable de recevoir un salaire tous les mois. Et ça je ne m’en rendais pas compte, mais maintenant je m’en rends compte, et parfois je m’envie. Et d’un autre côté, vraiment, je suis hyper contente d’avoir eu ces quatre ans de salariat, parce que j’ai pu apprendre énormément de choses. J’ai pu rencontrer beaucoup de monde, j’ai pu vraiment me perfectionner et acquérir une certaine expertise, même si ce n’était pas 10 ans d’expérience. Et du coup je me rends compte vraiment des avantages et des inconvénients des deux côtés. Mais en revanche, ça ne m’aurait jamais, jamais arrêtée, de ne pas prendre ce cap de l’entrepreneuriat, parce que je savais que de toute façon, j’étais faite pour ça. Et d’ailleurs, je ne me vois pas autrement. Je savais que la liberté dont j’avais besoin se trouvait dans l’entrepreneuriat. Et j’ai une faculté à beaucoup, beaucoup travailler, et au lieu de la mettre « au service » d’une entreprise, où on est jamais assuré, non plus, des résultats, j’avais envie de le faire au profit d’un projet qui était personnel.

FPL: Waow, alors maintenant Charline, je vais vous amener un peu dans le « dark side », j’ai envie de dire, de la vie d’entrepreneur. Parlez-nous un peu de votre pire moment en tant qu’entrepreneure. Bon, on parle souvent de l’échec chez les entrepreneurs, mais dans certaines cultures, surtout chez les Américains, l’échec est vu plutôt comme un moteur de la réussite. Est-ce que vous êtes d’accord avec ça? Et racontez-nous quel a été votre pire moment, en tant qu’entrepreneure.

CG: Alors déjà, la partie « dark side » dans l’entrepreneuriat, c’est quand même 90% du temps. Donc, je ne veux pas dresser un tableau noir, c’est pas le cas, mais il faut quand même être conscient de l’immensité des sacrifices que ça demande, l’intensité des moments que l’on peut vivre, les ascenseurs émotionnels, les bonnes choses comme les mauvaises choses, ça fait quand même partie de la « dark side », parce que finalement, c’est une faculté à devoir absorber des sensations fortes en permanence, et ça tout le monde n’est pas capable de le faire, en tout cas sans influencer ou impacter sa vie personnelle, sa santé, ses relations sociales etc. Donc nous, on a traversé beaucoup, beaucoup de moments difficiles, notamment moi, déjà j’avais un premier projet de société, que j’ai réussi à revendre, avec mes associés, mais il y a eu évidemment énormément d’étapes avant qui n’ont pas été faciles à traverser. Et puis c’est difficile, aussi, de quitter une première aventure entrepreneuriale. Après, je savais très bien que Ma P’tite Culotte, c’était là où je voulais aller, c’était un peu le projet de ma vie, quand même, clairement. C’est un projet dans lequel je mets énormément de coeur, et dans lequel je me projette dans très longtemps, et du coup je savais que ça allait demander des sacrifices, mais je n’imaginais pas…que ça allait en demander autant, en fait. Je ne m’en rendais pas compte, et heureusement parce que sinon je pense que je ne l’aurais pas fait. Clairement, j’ai passé des passages qui ont été extrêmement difficiles, et notamment – bon, il y en a eu beaucoup, mais je pense que un qui va parler aux auditeurs et puis peut-être aux autres entrepreneurs: c’est que donc moi, je suis dans un business de produits, donc on crée  et on fabrique nos produits; en tout cas on fait fabriquer, donc on travaille avec des prestataires, à la fois des fournisseurs de tissus, de matières premières, et à la fois des ateliers de confection. Et au tout départ, ma P’tite Culotte était une société de production 100% française. Non pas par « image marketing », mais plus par conviction profonde puisque, quand je me suis lancée, 6 mois après que j’ai décidé de lancer l’aventure Ma P’tite Culotte, il y a eu – enfin, 6 mois avant, pardon, il y avait eu l’élection présidentielle, en France, de François Hollande avec une affaire qui avait fait un peu la Une des journaux, qui était le licenciement massif de la marque Lejaby, qui avait décidé de fermer ses usines en France. Et donc, ça a fait un esclandre pas possible en France, et il y a une [journaliste] qui a décidé de monter un atelier qui s’appelle « Les Atelières », à Villeurbanne pour reprendre une partie de ces anciennes salariées des usines Lejaby, mais aussi pour essayer de préserver le savoir-faire français en matière de lingerie. Puisqu’on est quand même le pays où a été inventée la lingerie. Et moi j’ai été beaucoup touchée par cette histoire, et alors c’est remonté cette [coop] pour monter cet atelier de confection. Je les contactées et je leur ai dit: « voilà, moi j’ai pas d’argent à vous donner parce que je suis en train de monter ma société, mais par contre, ce je vous propose, c’est de vous confier ma première production ». Et donc on a avancé comme ça, on s’est lancé ensemble, finalement. Et ça nous a permis d’apprendre de l’un et l’autre, de faire, évidemment, une production 100% française. Mais sauf que l’histoire, en fait, elle a duré deux ans; et au bout de deux ans elles ont fait faillite.  Et nous, ça a manqué de nous faire faire faillite, puisque ça a arrêté complètement la production de nos produits, et si on a plus de produits, on ne peut plus vendre, si on ne peut plus vendre, on a plus de chiffre d’affaire, si on a plus de chiffre d’affaire, on ne peut plus survivre. Donc, tout simplement, ça nous a énormément freinés, ça nous a énormément impactés, et en plus de tout l’aspect financier, organisationnel, opérationnel, ça a eu un impact sur notre stratégie, puisqu’on n’a pas réussi à retrouver des ateliers de production en France qui était capables de recevoir à la fois nos volumes, et de répondre à la technicité de nos produits pour les produire. Donc on a dû faire un virage stratégique en même temps, ça a été très difficile. On a choisi d’être hyper transparents avec nos clients, et c’est là qu’on a dû délocaliser une partie de notre production. Donc maintenant on produit dans plusieurs pays. Mais la majorité de nos produits sont produits en Tunisie.

FPL: Alors Charline, que s’est-il passé ensuite, quand est-ce que les choses ont basculé en votre faveur, quand est-ce que votre business a alors commencé à prendre un tournant? Et quelles sont les actions qui ont contribué à cela? En d’autres mots, est-ce que vous avez eu un moment d’illumination, et racontez-nous cette histoire.

CG: Eh bien c’est marrant, parce que j’ai l’impression que beaucoup d’entrepreneurs disent ça, mais ce n’est pas vraiment notre cas, en fait. Nous on a un business qui augmente de façon assez linéaire, qui est en pleine croissance évidemment, et la croissance s’accélère puisqu’on fait à peu près x3 maintenant tous les mois. Donc c’est une très belle croissance. En revanche, il n’y a pas un moment qui a fait que du jour au lendemain on est passé de 1.000 euros de chiffre d’affaires par mois à 50.000 ou 100.000. Cela se fait relativement progressivement et ce dont  on se rend compte, avec mon associé, c’est que finalement on fait près de 55 pour cent de notre chiffre d’affaires de l’année entre le 15 novembre et le 15 février. Donc on a une périodicité qui est extrêmement forte dans notre business, et il se trouve que pendant les autres périodes de l’année, donc, entre en gros, mi-février et mi-novembre, tout ce qu’on sème comme graines, tout ce qu’on met comme énergie, tout ce qu’on crée pendant cette période-là, ça paye littéralement pendant les quatre mois, entre mi-novembre et mi-février. Et donc du coup, il n’y a que là qu’on peut vraiment voir le tournant des choses, et tous les ans, il se passe quelque chose d’assez extraordinaire durant cette période, où on fait à chaque fois des chiffres d’affaires record. Donc c’est une période qui est logique, pour les commerçants comme nous, puisqu’il y a à la fois le Black Friday, la période de Noël, les soldes d’hiver qui sont plus importantes, et la période de Saint Valentin, donc c’est tout à fait logique, mais c’est vraiment là où on peut calculer, enfin récolter les fruits de notre travail.
Et donc chaque année, on peut voir l’effet de tout ce qu’on a mis en oeuvre à cette période-là. Donc ce n’est pas un moment en particulier. C’est pas Année 1,  Année 2, Année 3 etc. Mais c’est tous les ans, à cette période, en cette fin d’année.

FPL: Alors Charline, si vous pouviez résumer la ou les leçons-clefs que vous avez retirées de cette expérience, quelles seraient-elles? Je veux dire, en quelques mots, que pensez-vous que la Tribu Digitale doive retenir comme leçon de votre expérience?

CG: Je pense qu’il faut être patient. C’est un conseil que peu d’entrepreneurs donnent. Et puis surtout, on est poussé en permanence par la presse économique, ce qu’on entend, les politiques…Plein de choses. Il faut aller très vite, il faut aller très haut, il faut dépenser beaucoup. Moi je n’ai pas du tout cette vision-là. Alors, parfois il faut le faire, évidemment, pour des nouvelles technologies par exemple. En revanche, dans notre business, je pense que c’est quelque chose qui se construit pas à pas et que si on veut faire les choses de façon pertinente, et de façon efficace, il faut le faire en avançant petit à petit, et surtout en retenant toutes les leçons que l’on peut retirer de chaque expérience. Donc c’est important d’être très persévérant, très déterminé, d’avoir de fortes ambitions, mais d’être aussi conscient qu’il faut y aller petit à petit, pour pouvoir faire les choses de façon pertinente. Parce que nous par exemple, si du jour au lendemain, on fait plein de campagnes télé, plein de de campagnes […], et bien on sait que par exemple, il y a quelques mois, on n’avait pas la possibilité de suivre d’un point de vue production, même si on avait la trésorerie pour faire des événements comme ça. Donc c’est important de 1- ne pas faire passer son ego avant, son ego d’entrepreneur (on l’a tous), et 2- savoir maîtriser, comprendre son business et son marché pour pouvoir perdurer le plus longtemps possible. Parce que ce n’est pas qu’une question de performance, mais c’est une question de durée, aussi.

FPL: Tribu Digitale,  soyez patients, soyez persistants, et retenez les leçons de vos expériences, tout en restant humbles. Merci beaucoup, Charline. Nous sommes maintenant arrivés à la partie des questions flash. Alors ici je vous pose une série de questions en rafale et vous me répondez en allant à l’essentiel. Est-ce que vous êtes prête?

CG: Oui, je suis prête.

FPL: Quelle est votre définition du succès?

CG: Alors, ma définition du succès, c’est se lever le matin, être heureuse, sourire, et aller au travail en étant complètement épanouie.

 

FPL: A quoi ressemble votre journée-type?


CG: Ma journée-type…en fait, je n’en ai pas, j’ai pas de journée-type. Il y a toujours plein d’imprévus, et c’est ça qui est génial, parce que du coup on a énormément d’adrénaline, que ce soit pour gérer des bonnes ou des mauvaises nouvelles, mais ce qui est génial c’est que dans une journée, j’ai toujours des bonnes et des mauvaises nouvelles.

FPL: Si vous deviez recommander un livre pratique quel serait-il, et pourquoi?

CG: Alors, je ne sais pas s’il est pratique, mais en tout cas il est inspirant: moi ce qui m’a aidée à passer le cap et à sauter dans l’entrepreneuriat, c’est un livre de Rhonda Byrne, qui s’appelle « Le Secret ». Et c’est très, très inspirant.

FPL: Quels outils ou applis productivité ou autres utilisez-vous régulièrement?

CG: Alors, rien à voir, mais j’utilise…je vais souvent au pressing, et du coup j’utilise une application que je trouve géniale, qui s’appelle […]- je ne sais pas si elle est en Belgique ou pas, mais ça permet d’être hyper efficace pour déposer son pressing, ou pour refaire faire ses talons, de la cordonnerie etc. C’est très pratique. Voilà.

FPL: Qu’est-ce qui vous inspire ou vous passionne en ce moment? Quels sont les domaines qui vous paraissent prometteurs?

CG: En ce moment, je suis très, très intéressée par tout ce qui tourne autour de l’éducation.
Je suis contente que les jeunes générations s’y intéressent énormément, et comme j’enseigne moi-même dans des Universités et ou des Grandes Ecoles, il y a beaucoup de choses dans la transmission du savoir, dans l’éducation de certaines valeurs, qui m’intéressent beaucoup en ce moment. Voilà, c’est pas très fun, je vous l’accorde.

FPL: Non, c’est très, très bien.
Et la dernière, c’est la question « Back in Time », c’est ma préférée. Imaginons que vous ayez l’opportunité de remonter le temps et vous vous retrouvez face à votre vous de 18 ans. Vous n’avez que cinq minutes avant que le portail temporel ne vous ramène au présent. Avec l’expérience que vous avez maintenant, que vous diriez-vous d’un point de vue pratique, quels plans ou conseils précis donneriez-vous à votre jeune alter ego pour réussir, et qui n’implique pas d’acheter des billets de Loto, des paris sportifs, ou d’investir en Bourse. Ce serait trop facile.

CG: Alors, c’est pas évident comme question. Surtout qu’en fait, je n’ai pas vraiment, véritablement de regrets. J’ai fait plein d’erreurs, mais en fait ces erreurs elles m’ont permis de rebondir sur des nouveaux horizons, des nouvelles opportunités. Donc honnêtement, je ne sais pas, je pense que le conseil que je dirais, c’est: suis ton instinct, vas-y à fond, et ne pense pas à tous les désavantages que ça peut générer, et peut-être: ne te stresse pas trop, parce qu’il faut toujours avoir un peu de recul et se dire que le plus important, c’est d’être en vie, en bonne santé, et d’être entouré des gens qu’on aime.

FPL: Tribu Digitale, suivez votre instinct allez-y à fond, et surtout, ne stressez pas trop. Charline, merci! Nous sommes maintenant arrivés à la fin de l’épisode. Merci, vraiment, d’avoir partagé généreusement toutes ces informations avec nous. Alors, Tribu Digitale, j’espère que vous avez bien pris note. Je sais qu’il y en a parmi vous qui hésitent encore à se lancer. Et j’espère que l’aventure de Charline vous inspirera à faire le grand saut. Alors, Charline, pour le mot de la fin. Que diriez-vous à nos auditeurs de la Tribu Digitale qui hésitent encore à se lancer en tant qu’entrepreneur ou qui se sentent bloqués. Si vous aviez un seul conseil à leur donner, quel serait-il?

CG: Qu’être entrepreneur, c’est pas quelque chose de rationnel, et qu’il faut agir avec son émotion et que c’est quand on a un espèce de feu intérieur et que les tripes nous disent d’aller vers cette direction-là, il faut y aller coûte que coûte, c’est pas une question d’argent, c’est pas une question de rencontre, c’est pas une question d’idée. Voilà, quand on a le feu intérieur, il faut y aller, point barre, c’est tout, il faut pas trop réfléchir, parfois.

FPL: Tribu Digitale, ne réfléchissez pas trop, suivez votre feu intérieur.  Charline, vraiment, merci. Ce fut un plaisir et un honneur de vous avoir parmi nous aujourd’hui. Avant de nous quitter, dites-nous comment rester en contact avec vous sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Et si vous avez une annonce à faire, la Tribu Digitale vous écoute.

CG: Pour rester en contact avec Ma P’tite Culotte – je sais cette phrase est bizarre-, on essaie d’être très, très présents sur les réseaux sociaux, sur Facebook, sur Instagram, sur Pinterest, sur LinkedIn, etc. Donc attention la marque, c’est « Ma P’tite Culotte », il y a l’apostrophe, donc la contraction: donc vous pouvez taper: « maptiteculotte ». Et après, une annonce à faire, écoutez une annonce qui est de circonstance en ce mois d’octobre, c’est que chez Ma P’tite Culotte, on fait toujours les choses avec beaucoup de sens et beaucoup d’engagement, et donc on s’est engagé aux côtés du cancer du sein, pour le dépistage du cancer du sein, pour être tout à fait honnête, et on a embarqué avec nous une quinzaine de stars françaises, qui sont des grands sportifs, des grands chefs cuisiniers, des acteurs etc, et avec qui on a pris la pose; donc on a pu faire un shooting photo avec eux. Ceux sont des hommes, et on communique aux femmes l’importance d’aller se faire dépister au travers des hommes qui sont une cible extrêmement importante chez nous, et qui représentent 30% de nos clients.

FPL: Tribu Digitale,  vous venez d’entendre Charline Goutal partager avec vous son expérience et ses conseils. C’est à vous de jouer maintenant. Rejoignez-nous sur revodigitale-test.mystagingwebsite.com et tapez « Charline » dans la barre de recherche, vous aurez accès à sa page dédiée, avec toutes les informations et les références dont nous avons parlé aujourd’hui. Et bien sûr, n’oubliez pas de visiter la page de Charline sur maptiteculotte.com et de la suivre sur ses réseaux sociaux. Charline, merci encore d’avoir partagé votre aventure avec la Tribu Digitale. Au revoir, et je vous retrouve en backstage.

CG: Merci beaucoup. A bientôt.

LES POINTS À RETENIR

1. ETRE OPTIMISTE, RESTER PATIENT, ET SUIVRE SON INSTINCT. Pour être entrepreneur, il faut être profondément positif, rester patient, avancer pas à pas, et ce malgré les pressions que l’on peut avoir. Être entrepreneur, ce n’est pas quelque chose de rationnel, il faut agir avec son émotion et c’est quand on a un espèce de feu intérieur et que les tripes nous disent d’aller vers cette direction-là, il faut y aller coûte que coûte, c’est pas une question d’argent, c’est pas une question de rencontre, c’est pas une question d’idée. Ne te stresse pas trop, parce qu’il faut toujours avoir un peu de recul et se dire que le plus important, c’est d’être en vie, en bonne santé, et d’être entouré des gens qu’on aime.

2. L’IMPORTANCE DU MENTORAT. Être coaché par quelqu’un qui connaît, sait ce que c’est qu’entreprendre. Aide à sortir de la solitude de l’entrepreneur. Rendre cette aide en devenant mentor à son tour.

3. COMPRENDRE SON MARCHÉ. Savoir maîtriser, comprendre son business et son marché pour pouvoir perdurer le plus longtemps possible. Parce que ce n’est pas qu’une question de performance, mais c’est une question de durée, aussi.

ABONNEZ-VOUS AU PODCAST!

OUTILS MENTIONNÉS

Vous trouverez ci-dessous toutes les références des resources mentionnées durant l’épisode!

APPLIS

Liste des applis mentionnées durant l’épisode.

Groombox

La 1ère conciergerie par consigne sécurisée, 24/24, 7j/7, sans abonnement

LIVRES

Liste des livres mentionnés durant l’épisode.

Le Secret (Rondha Byrne)

De l’éditeur: « Platon, Léonard de Vinci, Beethoven, Victor Hugo et les plus grands esprits de l’Histoire le connaissaient. Aujourd’hui, il est à votre portée… L’heure de la révélation du Secret est arrivée, à vous de l’utiliser. »

AUTRES

Autres resources mentionnées durant l’épisode (événements, sites web, etc.)

Herewestyle.com

La première startup de Charline Goutal.