Marjolaine Grondin

Cofondatrice de Jam

Marjolaine a eu une idée géniale et l’envie d’entreprendre durant son année d’étude à Berkeley, en Californie, en 2009: trouver une soirée, un appartement ou un stage, pas facile pour un étudiant, surtout à l’étranger. Avec un ami, elle imagine alors une première plateforme collaborative, Blackbird, pour partager les bons plans. En 2015, une nouvelle interface artificielle voit le jour: Jam. Ce chatbot, ou assistant virtuel, accompagne plus de 300 000 jeunes dans leur quotidien (janvier 2018). Classée dans le top 10 des innovateurs français de moins de 35 ans par le MIT, cette diplômée de Sciences Po et d’HEC a levé avec son équipe 1 million d’euros en capital risque en 2016…et elle ne compte pas s’arrêter là.

https://www.hellojam.fr/ – Jamais deux fois la même journée!

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COMPTE-RENDU DE L’ÉPISODE

[00:01:34] Intro
[00:02:33] Projet du Moment – Jam, Chatbot et Intelligence Artificielle  
[00:07:26] L’Appel à l’Aventure – du mode projet à l’entrepreneuriat
[00:09:38] Les Tribulations – l’échec vu par les américains: un prérequis pour entreprendre
[00:13:19] La Révélation – L’importance de discuter avec ses utilisateurs
[00:14:35] Le Triomphe – Identifier un problème, proposer une solution
[00:16:32] Les Questions Flash
[00:20:51] Le Bouquet Final – Lancez-vous! Le plus dur, c’est juste de commencer…

Transcription complète de l'épisode

François Paul Lambert: Notre invitée d’aujourd’hui a eu une idée géniale et l’envie d’entreprendre durant son année d’étude à Berkeley, en Californie, en 2009: trouver une soirée, un appartement ou un stage, pas facile pour un étudiant, surtout à l’étranger. Avec un ami, elle imagine alors une première plateforme collaborative, Blackbird, pour partager les bons plans. En 2015, une nouvelle interface artificielle voit le jour: Jam.  Ce chatbot, ou assistant virtuel, accompagne plus de 100 000 jeunes dans leur quotidien. Classée dans le top 10 des innovateurs français de moins de 35 ans par le MIT, cette diplômée de Sciences Po et d’HEC a levé avec son équipe 1 million d’euros en capital risque en 2016…et elle ne compte pas s’arrêter là.

Tribu Digitale, j’ai le grand plaisir d’accueillir la CEO /Chief Emoji Officer de Jam: Marjolaine Grondin! Marjolaine, bonjour!

Marjolaine Grondin: Bonjour.

FPL: Êtes-vous prête à nous inspirer aujourd’hui?

MG: Je vais essayer.

FPL: Génial! Marjolaine,  je viens de donner un petit résumé de qui vous êtes à la Tribu Digitale. Est-ce que vous voulez y rajouter quelque chose? Et est-ce que vous pouvez nous donner un petit aperçu de votre vie personnelle?

MG: Alors merci pour le petit récap de ma vie pro. Effectivement on a lancé Jam suite à un pivot d’une autre idée, et je pense que c’est assez courant dans les startups, et malheureusement on en parle peut être pas encore assez. On a tendance à vouloir croire au mythe du succès, du « overnight success », donc du jour au lendemain. Il y a quand même beaucoup de travail en amont pour affiner l’idée etc. Et aujourd’hui Jam a encore évolué et on a plus de 230.000 personnes qui l’utilisent et c’est un chatbot, donc un petit robot Messenger avec qui on vient discuter et qui va proposer à tout le monde, le plus limité aux étudiants des idées des choses à faire s’inspirer dans sa vie de tous les jours.

FPL: Et c’est quoi plus concrètement un chatbot, parce qu’on entend beaucoup parler d’intelligence artificielle, évidemment. Mais souvent on a les vieilles images des films des années 80, des années nonantes avec un ordinateur central et des robots. Est-ce que c’est comme ça?

MG: Ah non pas du tout! En fait, alors: déjà, chatbot  et intelligence artificielle, ce n’est pas la même chose. Un chatbot peut fonctionner sans IA, donc sans intelligence artificielle, et une intelligence artificielle peut avoir une existence physique, peut être même complètement immatérielle et pas vivre forcément dans un chatbot. Donc c’est deux choses séparées. Mais c’est vrai que les bots les plus avancés utilisent des techniques d’intelligence artificielle pour mieux comprendre les demandes, pour faire des recherches etc. Donc nous on utilise l’intelligence artificielle, mais ce qui est intéressant, c’est surtout la conversation qu’on va créer avec des utilisateurs, et ça c’est des conversations qui sont pré-rédigées – même après elles s’affinent -, mais en amont, par notre équipe. On a une équipe de rédacteurs, c’est plus comme un média en fait,  comme un magazine, un blog, sauf qu’on discute avec lui. Et on est très loin du scénario Terminator qui est capable peut déjà de dépasser son créateur et qui peut faire plein de choses inimaginables. Ça reste quand même sur des cas d’utilisation concrets, et qu’on a pensés en amont.

FPL: Alors Jam, c’est une application, elle est disponible…

MG: Alors, c’est pas une application, c’est pas une application. C’est dans Messenger, donc l’appli de Facebook.

FPL: C’est dans Messenger. C’est comme…c’est ça…c’est une personne virtuelle.

MG: C’est ça, comme si on discutait. Donc on on tape « Jam » dans Messenger et on commence à discuter avec lui, comme si on discutait avec un ami, sauf qu’en fait c’est un robot.

FPL: Alors, est-ce que peut-être vous pouvez alors nous expliquer comment vous générez vos revenus avec ce système, et pourquoi vous avez choisi ce business model?

MG: Oui! Comment est-ce qu’on génère des revenus: la partie, 80% de nos  revenus, c’est ce qu’on appelle des Insights. On pose des questions à notre base, et on aide les entreprises, les marques, les agences à mieux comprendre les fameux Millenials, les jeunes qu’ils n’arrivent pas à comprendre, avec qui ils n’arrivent pas à parler, à nouer un dialogue. Et en fait nous on a décidé, plutôt que de faire de la publicité, de faire des mécanismes d’affiliation –  je ne vais pas rentrer dans les détails techniques – , mais plutôt que d’avoir un modèle où en fait on faisait payer des gens pour le contenu qui était dans Jam, on est parti sur un autre constat qui est: Jam passe sa journée à discuter avec des dizaines, voire des centaines de milliers de jeunes, sur plein de sujets différents. Il est capable de les interroger,  leur poser des questions, parce que pour bien comprendre et affiner la personnalisation du contenu, on pose plein de questions, les gens nous répondent de manière hyper honnête. On est capable de leur demander: est-ce que tu as déjà conduit alors que tu avais bu? Qu’est ce que tu manges au petit déj? Est-ce que tu préfères lire ou regarder Netflix? On pose plein de questions, et les gens nous répondent de manière hyper transparente, et nous, on agrège ces données, et en fait on en fait des statistiques sur ce que pensent les jeunes. Donc  tout le monde est gagnant, dans le sens où nous on est capable de faire comme des études de marché hyper, hyper rapides hyper vraies, pas du tout biaisées, et les jeunes, on en revend aucune donnée personnelle, il y a jamais « un tel a dit ça » etc. Mais on fait de la donnée statistique pour que, au moins, leur voix soit entendue. Pour donner un exemple, aujourd’hui on est dans le magazine L’Obs, un journal français, qui a fait un papier sur Macron, et ce que les Français attendent de lui. Et il y a un encart: « Qu’est-ce que les jeunes en pensent? » Et là, ils ont utilisé toutes les données de Jam,  parce qu’on a demandé à notre base d’utilisateurs: « tu donnerais quelle note au Président Macron », « qu’est-ce que tu penses de ses projets de Loi » etc. Et donc on donne vraiment la voix aux jeunes.

FPL: C’est vraiment impressionnant. Tribu Digitale, gardons à l’esprit, car nous allons maintenant explorer le parcours entrepreneurial de Marjolaine, son aventure en tant qu’entrepreneure. Alors, Marjolaine, commençons par cette question. Nous l’appelons l’Appel à l’Aventure. Quand est-ce que vous avez su au fond de vous que vous vouliez devenir entrepreneure? Et si vous ne vous êtes pas lancée tout de suite, qu’est ce qui vous a retenue?

MG: J’aime bien cette question. C’est compliqué, je pense que ça s’est fait plusieurs fois. Le déclic pour moi, ça a été le moment où je suis allée aux Etats-Unis pour passer un an d’études à l’étranger, et puis la Californie, les projets tout ça, je me suis dit que j’avais envie d’entreprendre, que j’avais envie….j’appelais pas ça « entreprendre ». J’avais envie de faire des projets, j’avais envie de faire un site, j’avais envie de créer une communauté, j’avais plein de petites idées, de choses que j’avais envie de faire…Mais en même temps, je pense que je ne suis pas dit « c’est une entreprise ». Je me suis dit « voilà, moi j’ai envie de faire plein de choses », et en même temps, dans mes études, très classique, je me disais « ben je vais chercher un stage dans une grande institution, un grand groupe ». J’imaginais aller à la Commission européenne etc. J’avais un peu à double discours où, ce n’est pas que je me mentais à moi-même, mais c’est que je ne réalisais pas forcément que, faire des projets, ça pouvait être une carrière en fait. Et je pense que le déclic, ça a été le moment où j’ai eu mon année de stage et je me suis dit: bon bah, oui je vais faire un stage « classique » entre guillemets, dans une grande boîte, mais je vais dédier la moitié de mon année à mon projet. Et je ne savais même pas, en fait, quel projet. J’en avais plusieurs: j’avais le projet Blackbird, donc effectivement la plateforme d’échanges entre étudiants, mais j’avais un projet de portfolio artistique. J’avais plein d’idées, mais ce qui a primé c’était: j’ai juste envie de me lancer, de mon côté, et voir ce que je peux faire de mes mains, avec un site, avec…et vraiment, je pense que le côté… on réalise pas forcément qu’on entreprend, et je pense que c’est bien, de se dire…On croit que monter une boîte c’est déposer des statuts juridiques, faire un compte en banque, lever de l’argent. Enfin, il y a plein de choses qu’on imagine, recruter etc. Alors qu’en fait, d’abord, c’est de faire un petit truc, de faire ça en mode projet. Et les entrepreneurs qui commencent en mode projet, c’est ceux qui finalement, vont beaucoup plus loin que ceux qui amènent un cadre hyper lourd, hyper contraint dès le début.

FPL: J’adore cette réponse. Et j’ai envie de vous demander, parce que vous avez passé un an aux Etats-Unis: qu’est ce que vous avez retiré de cette année à Berkeley, chez les Américains. Ils ont une culture différente, est-ce que vous l’avez ressenti?

MG: Oui, clairement, clairement une culture hyper différente, et très…beaucoup plus libérée, moi j’ai trouvé. Alors après, ce n’est pas forcément vrai de tous les Etats-Unis, mais en tout cas en Californie, et encore plus à Berkeley, une université très libérale etc. un peu ce côté « fais ce que tu veux, éclate-toi »…Il y a même, par exemple moi j’ai donné un cours d’Histoire de l’Art à des étudiants dont la plupart étaient plus âgés que moi, à Berkeley, parce que en fait on m’a donné la possibilité de le faire. Il y a ce côté, voilà, fais ce que tu veux, t’as le droit de te planter, t’as le droit de te chercher. Ce qui compte c’est pas la naissance, c’est pas combien t’as d’argent sur ton compte, c’est vraiment ce que t’en fais, quoi.

FPL: Alors, en parlant de se planter, Marjolaine, j’ai envie que vous nous emmeniez peut-être alors dans les tribulations que vous avez connues en tant qu’entrepreneure. Être entrepreneur, lançer tous ses projets, ce n’est pas tous les jours facile non plus. Parlez-nous un peu de votre pire moment en tant qu’entrepreneure. Aux Etats-Unis, on parle souvent de l’échec chez les entrepreneurs, vous avez été aux Etats-Unis. Mais est-ce que vous êtes d’accord avec le fait que l’échec est vu comme un vecteur de la réussite? Ou est-ce que c’est le contraire, êtes-vous d’accord avec ça. Et racontez-nous quel a été votre pire moment en tant qu’entrepreneure.

MG: Oui, clairement, j’ai même une anecdote, pas personnelle, mais un ami qui a voulu lever des fonds aux Etats-Unis, il est allé voir un fonds, et le partner lui dit: « Racontez-moi un échec ». Et puis en tant qu’européen, il dit: « ah ben voilà, moi je voulais lever 10 millions, mais j’ai réussi à lever que 3 ». Comme si c’était un échec, alors qu’en fait, ça reste un échec quand même modéré. Et l’investisseur lui dit: « Bon, ça c’est pas vraiment un échec. Si vous voulez vraiment réussir et aller loin, vous allez devoir vous planter. Sinon, c’est que vous n’avez pas essayé assez. Donc ce que je vous propose c’est, allez vous planter, parce que comme ça on ne le fait pas ensemble, et une fois que vous avez un bel échec, revenez me voir, et là j’investis ». Et là il s’est dit, il est ressorti du rendez-vous en se disant: « Ok je me suis fait recaler, parce que je m’étais pas planté ». Alors qu’en Europe, ce serait plus…on essaie de mettre un peu sous le tapis nos échecs, on ne veut pas montrer qu’on a raté. Là l’investisseur lui a dit : »Moi j’adore ce que vous faites. Faites un échec, et venez me voir juste après. Comme ça on investit et c’est  parti. » Donc en fait, c’est limite un prérequis. Et effectivement, c’est dur de se planter, mais ça fait partie du jeu.

FPL: Oui un peu une forme de honte et de gêne encore chez nous, en tout cas pas qu’en France, en Belgique peut-être un peu au Canada. Mais dans votre cas, est-ce que vous avez eu un moment où vous vous êtes vraiment dit « oh là là, je suis au fond, comment je vais me relever? »

MG: Oui alors, pas qu’un! Plein, plein plein plein. Mais surtout le moment phare, c’était quand on a pivoté justement, quand on est passé de la plateforme de Blackbird à l’assistant Jam, en fait on était parti sur notre lancée, on a commencé à développer des fonctionnalités, puis finalement on s’est dit, bon les metrics, donc en gros les stats d’utilisation sont pas assez bonnes. Si on continue on va dans le mur, il faut tout changer. Et là, c’est pas  il faut tout changer en se disant « on sait très bien vers quoi », c’est pas « j’ai une idée ». On change pour cette idée, c’est: là ça ne marche pas. Il faut changer. Et pendant deux semaines, en plus c’était la période de Noël, je me souvient on venait au bureau, avec mon associé et notre équipe, et…ben voilà, on ne savait pas quoi faire en fait. On ne savait pas, on cherchait.

FPL: Est-ce que vous avez eu un moment d’illumination? Vous avez fait quoi, pour solutionner ce problème?

MG: En fait on a discuté avec des utilisateurs. On a fait ce qu’on aurait dû faire depuis le début. Et ce que tout porteur de projet, entrepreneur, devrait faire depuis le début. C’est identifier un problème, et  une fois que tu as identifié un problème, tu vas valider avec des utilisateurs, discuter avec eux, voir s’ils ont vraiment ce problème, comment ils le gèrent aujourd’hui sans la solution que vous, vous avez en tête. C’est vraiment ça qui va, c’est ce qu’on a fait quand on s’est posé avec des utilisateurs de la plateforme. Ils n’étaient pas nombreux, mais on en avait. Et on leur a dit: « Voilà, comment est-ce qu’on peut t’aider? C’est quoi tes problèmes? Moi j’ai une idée, c’est ça. Donne-moi ton mail et je reviens avec des idées. » Et c’est ça qui a marché. Et en fait, c’est ce que Jam est devenu. C’est que d’abord on disait: « donne-moi ton mail, je vais revenir vers toi avec des solutions ». Et puis après c’est devenu du SMS, et après c’est devenu Messenger donc sur Facebook. Et aujourd’hui y’a plus d’humains derrière. En tout cas pas en direct. Et voilà. Mais je pense que c’était le moment de « génie »  qu’on a eu, c’est de se dire: « faut parler à nos users ».

FPL: Tribu Digitale parlez à vos utilisateurs, à votre audience. C’est un bon conseil. Marjolaine, si vous pouviez résumer la ou les leçons-clés que vous avez retirées de cette expérience, quelles seraient-elles. Je veux dire, en quelques mots, que pensez-vous que la Tribu Digitale doive retenir comme leçon de votre expérience?

MG: Je pense que si on veut entreprendre, il ne faut pas avoir une idée, il faut avoir un problème ou une industrie qui nous intéresse. C’est à dire que moi je vois des gens qui disent « j’ai envie de monter ma boîte, mais je n’ai pas l’idée ». Je dis: « ok, est-ce que tu as des problèmes? » –  Ouais, j’en ai plein ». – « Bon ben c’est bon, alors ». En fait ce qui compte c’est d’identifier un problème et de dire: Ok, est-ce que c’est un problème qui est urgent, qui est un problème fort? Et est-ce qu’il y a vraiment une solution qui est possible? Par exemple si quelqu’un vous dit: « ben moi mon problème c’est que je me vois vivre que sur Jupiter ». Y a peut-être pas forcément de boîte à créer derrière ça. En revanche, si mon problème c’est que j’ai envie de vivre à l’étranger, mais je ne sais pas du tout comment m’y prendre. En fait, ce qu’on demande à l’entrepreneur c’est pas de dire: « pas de souci, je vais te créer une plateforme, je vais te créer un concierge, je vais te créer un truc de conseils ». C’est pas ça, en fait. C’est de dire, un entrepreneur doit dire: Ok, c’est un problème qui m’intéresse. J’ai envie de le résoudre. Du coup on va discuter pour voir quelles sont tes envies. Quels sont tes freins. Comment tu vas te renseigner aujourd’hui. Qu’est-ce qui existe sur le marché. Et de petit à petit, aller créer la solution. Donc moi c’est vraiment une chose c’est: déjà le meilleur moment pour se lancer, c’est quand on en a envie. Parce que c’est pas du tout quand on a des choses extérieures comme de l’argent sur mon compte… Le moment parfait n’arrive jamais, c’est à dire à saisir si vous avez pas l’argent que vous dire. Au moins je ne risque rien je risque pas d’en faire parce que j’en ai pas. Si vous avez de l’argent, oui vous pouvez en investir, mais du coup vous risquez aussi d’en perdre. Il n’y a aucun  moment optimal. Donc le moment pour entreprendre, c’est dès qu’on en a envie. Et la bonne idée elle vient en commençant. Parce que ce qui compte d’abord, c’est  d’identifier les problèmes.

FPL: Tribu Digitale, il n’y a pas de moment parfait. Identifiez un problème à résoudre, dans un domaine qui vous intéresse ou vous passionne, et créez une solution avec vos talents. Je pense que on a déjà une bonne base avec cela. Marjolaine, nous sommes maintenant arrivés à la partie des questions Flash. Alors ici je vous pose une série de questions en rafale, et vous me répondez en allant à l’essentiel. Est-ce que vous êtes prête?

MG: Ok, c’est parti.

FPL: Quelle est votre définition du succès?

MG: C’est de savoir ce qui nous plaît, là où en est bon, et là où on peut être payé, et de faire ça tous les jours.

FPL: A quoi ressemble votre journée-type?

MG: J’en ai pas.

FPL: Elles sont toutes différentes.

MG: Complètement.

FPL: Si vous deviez recommander un livre pratique quel serait-il, et pourquoi?

MG: Ce serait un bouquin s’appelle Rework, qui est constitué de plein de petits chapitres très pratiques sur: comment travailler, comment repenser le travail, que ce soit la création d’entreprise, ou autre en fait, n’importe quel travail. Et c’est le bouquin que j’ai lu quand j’ai commencé l’aventure. J’ai pris des notes, j’ai fait des documents, j’ai  surligné tout ce que je pouvais et que je recommande à tout le monde.

FPL: C’est un super livre, ça. Il a été écrit par le créateur de l’application Basecamp, je pense.

MG: Exactement.

FPL: On mettra toutes les références sur le site après.

Quels outils ou appli, productivité ou autre, utilisez-vous régulièrement?

MG: Evernote, pour tout noter, je prends des photos, je les mets Evernote, je note des enregistrements vocaux etc. Slack, pour parler avec mon équipe. Trello, pour organiser les tâches. C’est déjà pas mal avec ces 3, il y a de quoi commencer.

FPL: Qu’est-ce qui vous inspire ou vous passionne en ce moment? Quels sont les domaines qui vous paraissent prometteurs?

MG: Je vais en citer deux et même trois: le premier  – le troisième, du coup. Le premier c’est la conversation, parce que c’est ce que je fais avec Jam, et c’est pour moi comment est-ce que la conversation peut aider à résoudre des problèmes, plutôt que des produits complexes. Mais sinon les deux sujets qui me passionnent en ce moment, c’est le futur du travail, comment est-ce que je pourrais réinventer la façon dont on collabore tous ensemble, pour créer des choses. Et le deuxième, c’est la mobilité urbaine. Je pense qu’il y a énormément de choses qui vont se passer,  et moi c’est un sujet que je trouve hyper motivant, parce que se déplacer en ville, c’est pas toujours marrant, c’est même plutôt le partie un peu chiante de la journée, et je pense que ça va changer.

FPL: La dernière question, c’est la question « Back in Time », c’est ma préférée. Imaginons que vous ayez l’opportunité de remonter le temps et vous vous retrouver face à votre « vous » de 18 ans. Vous n’avez que cinq minutes avant que le portail temporel ne vous ramène au présent. Avec l’expérience que vous avez maintenant, que vous diriez-vous? D’un point de vue pratique, quels plans ou conseils précis donneriez-vous à votre jeune alter ego pour réussir, et qui n’implique pas d’acheter des billets de Loto, des paris sportifs ou d’investir en Bourse?

MG: Je dirais que quand on est à l’école, et même pendant les études, on a l’impression qu’il faut être bon partout et dans toutes les matières qu’on nous impose. Alors qu’en fait, ce qui est très important, c’est de trouver là où nous on est bon, et ce qui nous plaît et le creuser. Donc je me dirais: arrête d’avoir le syndrome de l’imposteur, de croire que t’es pas à ta place, arrête d’être complexée et de te mettre la pression, donne-toi plutôt le temps d’esprit et la liberté, aussi, de réfléchir à ce qui te passionne, ce que t’as envie de faire, de trouver tes forces et d’appuyer dessus plutôt que d’essayer  de compenser tes faiblesses. Et en fait tout se passera bien. Parce qu’on attend jamais de quelqu’un qu’il sache tout faire. Je donnerai par exemple, l’exemple d’un restaurant: Dans un restaurant, t’as un lieu physique, t’as des gens qui ont fait un business plan, t’as des gens qui ont fabriqué des chaises, t’as des gens qui font la cuisine, t’as des gens qui ont fait un menu super sympa, t’as  des gens qui servent etc. etc. En fait on demande à personne de savoir faire tout ça. On demande par exemple, de choisir de faire une super déco. Si tu sais faire une super déco, ben tu t’en sortiras très bien, et tu vas t’éclater, alors qu’à l’école, on nous demande un peu d’être bon partout, ou en tout cas on est noté sur toutes les matières, alors que dans la vraie vie pas du tout. Donc deviens plutôt excellente dans ce qui te plaît.

FPL: Tribu Digitale, vous n’êtes pas des imposteurs. Trouvez ce qui vous plaît. Trouvez vos forces, vos passions et développez-les Marjolaine merci. Nous sommes maintenant arrivés à la fin de l’épisode. Merci beaucoup d’avoir partagé toutes ces informations généreusement avec nous. Tribu Digitale, j’espère que vous avez bien pris note. Je sais qu’il y en a parmi vous qui hésitent encore à se lancer, et j’espère que l’aventure de Marjolaine vous inspirera à faire le grand saut. Marjolaine, pour le mot de la fin, que diriez-vous à nos auditeurs de la Tribu Digitale qui hésitent encore à se lancer en tant qu’entrepreneur, ou qu’ils se sentent bloqués. Si vous aviez un seul conseil à leur donner quel serait-il?

MG: Je dirais: renseignez-vous sur les outils qui existent aujourd’hui pour se lancer sans argent et sans moyens, sans forcément une équipe de 15 personnes etc. Et juste, allez-y, parce qu’aujourd’hui, c’est complètement faisable, même sans avoir à quitter votre job ou arrêter vos études. Vous pouvez lancer le projet qui vous intéresse sans vous mettre la pression. Surtout, très important. Et commencez comme ça, le plus dur c’est de commencer. Il y a une technique, pour arrêter de procrastiner, qui est de  faire juste les deux premières minutes. Et en fait, quand on fait les deux premières minutes, souvent  on s’arrête pas et on finit. Donc donnez-vous juste deux minutes pour commencer, l’idée qui vous intéresse, et vous verrez que ça peut mener très loin.

FPL: Marjolaine, vraiment merci. Ce fut un plaisir et un honneur de vous avoir parmi nous aujourd’hui. Avant de nous quitter, dites-nous comment rester en contact avec vous sur vos réseaux sociaux peut-être, ou ailleurs. Et si vous avez une annonce à faire la Tribune Digitale vous écoute.

MG: C’est facile à trouver: Marjolaine Grondin, vous pouvez me  trouver sur LinkedIn, sur Twitter, et surtout allez discuter avec Jam, on a plus en plus de gens en Belgique qui utilisent Jam. On est en train de rajouter du contenu spécifique. Donc vous tapez soit “hellojam.fr”, soit « Jam » dans Messenger, et vous commencez à discuter avec lui, il sera très content.

FPL: Tribu Digitale, vous venez d’entendre Marjolaine Grondin partager avec vous son expérience et ses conseils. C’est à vous de jouer maintenant. Rejoignez-nous sur revodigitale-test.mystagingwebsite.com et tapez « Marjolaine » dans la barre de recherche: vous aurez accès à sa page dédiée, avec toutes les informations et les références dont nous avons parlé aujourd’hui. Et bien sûr, n’oubliez pas de visiter la page de Jam sur hellojam.fr et la page de Marjolaine, suivez-la sur ses réseaux sociaux. Marjolaine, merci encore d’avoir partagé votre aventure avec la Tribu Digitale. Au revoir, et je vous retrouve en backstage.

MG: Merci à vous.

LES POINTS À RETENIR

1. PENSEZ EN MODE PROJET. Monter son entreprise, ça peut commencer tout simplement, par un petit projet que vous lancez, dans un cadre peu contraignant. Vous irez plus loin. Il existe aujourd’hui de nombreux outils pour se lancer, même à côté d’un travail ou de ses études, sans se mettre trop de pression. Renseignez-vous sur ces outils, et allez-y!

2. IDENTIFIEZ UN PROBLÈME, OFFREZ UNE SOLUTION. Trouvez l’industrie, le domaine qui vous plaît, parlez à vos utilisateurs, identifiez leurs problèmes, et cherchez comment les résoudre.. Et lancez-vous, car il n’y a pas de moment optimal pour entreprendre. La bonne idée vient en commençant.

3. TROUVEZ VOS FORCES. Identifiez les domaines où sont vos talents, ce qui vous plaît, et mettez-y votre énergie. Développez vos forces, au lieu d’essayer de compenser vos faiblesses. Pour cela, donnez-vous le temps de réfléchir à ce qui vous passionne vraiment.

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OUTILS MENTIONNÉS

Vous trouverez ci-dessous toutes les références des resources mentionnées durant l’épisode!

APPLIS

Liste des applis mentionnées durant l’épisode.

LIVRES

Liste des livres mentionnés durant l’épisode.

AUTRES

Autres resources mentionnées durant l’épisode (événements, sites web, etc.)