Nour Bouakline

Fondatrice de Point Digital

Nour Bouakline est une entrepreneure battante et à l’énergie inépuisable. Demandez-lui un seul mot pour la décrire : elle vous répondrait “PASSION”. Tunisienne, amoureuse de l’Afrique, cette experte et formatrice internationale en marketing digital crée en 2011 l’agence Point Digital. Membre du Conseil International des Femmes Entrepreneures, enseignante universitaire et productrice d’une émission de radio, elle œuvre aussi pour un digital « social » car pour elle, l’innovation et les nouvelles technologies doivent contribuer au bien-être des populations. Conférencière internationale, elle n’hésite pas à répondre présente pour afficher une Afrique qui bouge et mettre en avant les travaux des startups africaines.

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COMPTE-RENDU DE L’ÉPISODE

[00:02:40] Intro – La passion, et l’envie de faire changer les choses
[00:07:50] Projet du Moment – Point Digital et Afrique Digitale; soyez à l’écoute du marché
[00:13:10] L’Appel à l’Aventure – De salariée non épanouie à guru du marketing digital
[00:18:10] Les Tribulations – Des trahisons aux déceptions, en passant par les contraintes du temps…
[00:23:30] La Révélation – “J’ai toujours suivi mon coeur.”
[00:28:25] Le Triomphe – Etre à l’écoute du marché, se remettre en question, et…
[00:32:30] Les Questions Flash
[00:36:00] Le Bouquet Final – Écoutez la voix qui est en vous, et surtout…

Transcription complète de l'épisode

François Paul Lambert: Aujourd’hui, mon invitée est une entrepreneure battante et à l’énergie inépuisable. Demandez-lui un seul mot pour la décrire : elle vous répondra “PASSION”. Tunisienne, amoureuse de l’Afrique, cette experte et formatrice internationale en marketing digital crée en 2011 l’agence Point Digital. Membre du Conseil International des Femmes Entrepreneures, enseignante universitaire et productrice d’une émission de radio, elle œuvre aussi pour un digital « social » car pour elle, l’innovation et les Nouvelles Technologies doivent contribuer au bien-être des populations. Conférencière internationale, elle n’hésite pas à répondre présente pour afficher une Afrique qui bouge, et mettre en avant les travaux des startups africaines.

Tribu Digitale, je suis super content d’accueillir aujourd’hui: Nour Bouakline!

Nour, bonjour!

Nour Bouakline: Bonjour François!

FPL: Etes-vous prête à nous inspirer?

NB: Je suis prête. Je ne demande qu’à répondre à vos questions, François.

FPL: Génial! Alors, Nour,  je viens de donner un petit résumé de qui vous êtes à la Tribu Digitale. Voulez-vous y rajouter quelque chose, et est-ce que vous pouvez nous donner un petit aperçu de votre vie personnelle?

NB: Bonjour la Tribu.

Rajouter:  et bien je pense que, réellement, tout y est, la passion y est, l’envie de faire changer les choses. C’est un peu ce qui résume aujourd’hui ma petite aventure entrepreneuriale. Pour ce qui est de ma vie privée, en fait, aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est ma vie privée qui a influencé ma vie professionnelle, puisque tout est parti en fait du jour où j’ai eu un bébé, où je me suis dit: « Il faudrait que je me trouve un métier qui me permette de concilier ma vie professionnelle et ma vie privée ». Donc c’est parti de cela. J’ai laissé mes études de côté: je suis Centralienne, j’ai fait Centrale Paris, j’ai également fait une Ecole de Commerce. J’ai une thèse, et j’ai mis tout ça de côté, et j’ai appris un métier pendant deux ans.

J’ai appris un métier en entreprise parce qu’on m’avait dit: « Ecoute, les Nouvelles Technologies vont te permettre de travailler à distance. Un jour, tu pourras t’installer chez toi et veiller à ta petite famille ». Et deux ans après donc, j’étais prête et je me suis dit: oui mais, au-delà de cela, il y avait cette envie de me lancer à mon compte. Au fond de moi il y avait une petite voix qui me disait: « vas-y, tu dois être entrepreneure, parce que toi, tu aimes mener ta vie ». C’était ça. Et du coup je me suis lancée. Je me suis lancée dans ma maison. C’est aussi bête que ça, je n’ai pas vu grand. J’ai vu comme je le rêvais: je rêvais d’avoir mon bureau en face de la chambre de mon fils, et j’ai ouvert mon bureau en face de la chambre de mon fils! J’ai travaillé de là, et j’étais épanouie, j’étais heureuse, j’avais pas besoin de grand luxe, j’avais pas besoin d’un bureau avec pignon sur rue. Non non. Moi ce qu’il me fallait c’était cet équilibre, et enfin j’y étais.

Donc ça c’était ma première satisfaction.

FPL: Waow, et en tout cas vous donnez une image dynamique de l’entrepreneuriat féminin. On vous voit partout, vous êtes vraiment tout le temps dynamique. Alors comment est-ce que vous voyez la place des femmes dans l’entrepreneuriat?

NB: Alors tout d’abord, moi je suis une femme mais au-delà d’être une femme, je suis une femme Arabe. Une femme qui arrive d’une société quand même assez orientale.

Donc c’est un double combat que je mène puisqu’aujourdhui, en plus de défendre la cause féminine, je défends également la cause de la femme, qui parfois a été un peu bafouée dans son histoire. Aujourd’hui j’oeuvre pour lui montrer qu’en fait on peut être femme, femme orientale, tout en restant dans nos traditions, mais également être entrepreneure, et être indépendante. Et c’est pour cela que j’essaie de rencontrer des jeunes femmes, aussi bien urbaines que rurales, et de les pousser à entreprendre et à être plus autonomes et à leur dire: vous êtes plus que la mère, l’épouse. Vous êtes également des femmes, des actrices du changement et vous n’allez pas mettre de côté votre famille ou la sacrifier. Mais nous sommes toutes ces casquettes et c’est peut-être ça, la force d’une femme: c’est que elle peut arriver à réellement jouer de toutes ses casquettes et être comblée grâce à toutes ces facettes en elle.

FPL: Les femmes sont véritablement des actrices du changement et chez RévolutionDigitale, c’est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur et merci beaucoup pour nous donner votre perspective là-dessus. Alors, j’aimerais bien aussi vous demander: comment est la scène des entrepreneures en Tunisie?

NB: Alors tout d’abord, il faudrait remettre les choses dans leur contexte. Aujourd’hui la Tunisie est un pays où la femme a des droits. Donc l’émancipation de la femme date des années 1957, grâce à Bourguiba. La femme a toute sa place dans la société. La femme fait des études, la femme a des droits. L’émancipation de la femme n’est pas un sujet réellement nouveau pour nous, puisque moi j’ai grandi avec une mère, une grand-mère qui avaient des droits. Nous avons eu cette chance d’avoir eu ce passage juste après l’indépendance, avec un Président qui était conscient du rôle de la femme. Donc aujourd’hui ce n’est pas nouveau et d’ailleurs nous pourrions même nous comparer en tant que pays en Afrique, à l’Europe, au niveau de la place de la femme. Mais ceci dit, tout comme les pays, également, occidentaux, la femme se fait un peu timide dans l’entrepreneuriat.

Ça veut dire que les chiffres sont moins importants que chez les hommes. C’est pour ça que l’on essaie un peu de pousser à ça. Pourquoi? ça peut être un peu l’éducation, je pense; un peu également cette histoire de prise de risque. Je pense également qu’on a pas eu l’éducation que les petits garçons ont eue, donc on est plus prudente, je pense. Et il y a également le rôle de mère qui a sa place. Pourtant la femme peut être toutes ces femmes, encore une fois. C’est ce que j’essaie de leur dire. ça veut dire que nous ne sommes pas uniquement entrepreneures ou mères, mais nous pouvons être toutes ces femmes en même temps et concilier tous ces rôles. Donc oui, l’entrepreneuriat féminin est un peu timide, mais les chiffres progressent, et les nouvelles technologies nous ont permis aujourd’hui de créer de l’emploi, de l’entrepreneuriat chez les femmes, puisqu’à partir de chez elles, elles peuvent très bien travailler.

FPL: Alors Nour, est-ce que vous pouvez nous dire un peu plus au sujet de votre projet du moment: Point Digital. Comment est-ce que vous générez vos revenus? Et pourquoi est-ce que vous avez choisi ce business model?

NB: Alors tout d’abord, Point Digital c’est ma première agence, et aujourd’hui je suis sur une nouvelle agence qui est Afrique Digitale. C’est vrai que les choses ont réellement bougé. Je suis à l’écoute du marché, et du coup j’évolue. Et c’est ce que je dis très souvent aux entrepreneurs qui débutent: Soyez toujours à l’écoute du marché et n’hésitez pas à faire évoluer. Au contraire vous devez modifier votre business plan, votre business model, en fonction de ce qui se passe autour de vous. Je suis partie d’une réelle attente du marché, et d’un positionnement: ça veut dire que j’avais constaté, au début, j’avais fait beaucoup d’opérationnel, puisque je suis dans le marketing digital. J’avais remarqué que dans mon pays, sur le marché où je suis, il y avait beaucoup, beaucoup d’offres, donc on étaient nombreux à proposer la même chose. Mais quand je discutais avec les clients, j’avais remarqué qu’il y avait un vrai besoin en stratégie. Donc leur problème, c’était un problème de stratégie. J’ai donc essayé de mieux répondre à leurs attentes, modifiant mon métier de base et évoluant vers une offre de consulting, et par la suite le marché m’a réclamé de la formation. C’est pour ça qu’aujourd’hui je suis formatrice et consultante en marketing et en stratégie digitale. Tout simplement parce que j’ai été à l’écoute du marché, réellement. Au début je faisais autre chose, il y a six ans de cela nous étions sur un autre modèle. La seconde agence, qui est Afrique Digitale, elle porte très très bien son nom, ce n’est pas au hasard, en fait elle part sur l’Afrique et sur la digitalisation de mon Afrique. Elle est totalement exportatrice, l’activité est totalement exportatrice, et elle est orientée formation: formation de talents africains et d’accompagnement d’entreprises sur l’Afrique. Aujourd’hui je suis sur l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. C’est l’Afrique francophone, en fait, puisque je ne suis pas si forte que ça en anglais, donc je me concentre là où je suis…le temps de m’améliorer en anglais… et on attaque l’Afrique de l’Est. Donc voilà, réellement pourquoi ce modèle? Tout simplement parce que j’ai été à l’écoute du marché. Je n’ai pas forcément les prix les moins bas, je n’y crois pas trop à cette guerre de prix. Je pense que toute qualité mérite son prix, même si j’avoue être plus sympa, je dirais, avec les jeunes entrepreneurs, les étudiants, où je suis là, toujours à leur disposition, sans les faire payer, évidemment, parce que c’est très important, moi je compte réellement sur eux, c’est une génération dont on a besoin, qu’il faut former. Et donc après, le business model se fait avec les grosses boîtes et j’y trouve mon compte, concrètement.

FPL: Voilà, et on dit souvent: là où il y a un problème, il y a un marché.

NB: Oui.

FPL: Qu’est-ce que c’est alors, c’est quoi une stratégie digitale?

NB: Une stratégie digitale, en fait, c’est toutes les étapes que vous devez respecter. Toute cette réflexion qui va vous mener à intégrer les Nouvelles Technologies dans votre marketing et votre communication. Ca veut dire qu’il ne s’agit pas de tout chambouler, de tout changer, mais bien d’intégrer. On doit repenser l’entreprise, ses objectifs, revoir la cible pour savoir en fait, à partir de cela: qu’est-ce qu’on devrait faire?

Aujourd’hui, on remarque que de plus en plus d’entreprises osent, font des actions. Elles vont lancer leur page Facebook, elles vont créer leur site web, elles vont mettre en place une campagne d’emailing. Mais derrière tout ça, il n’y a pas un objectif. On ne sait pas pourquoi on le fait. On ne sait pas si réellement cette action va nous permettre d’atteindre nos objectifs. C’est une grave erreur.

Aujourd’hui nous devons partir d’une réflexion, qui doit nous amener à des actions. Les actions découlent de toute cette réflexion. Si on décide d’être sur Facebook c’est parce qu’on sait pourquoi on y est. Et qu’est ce qu’on va y faire, et quels sont les indicateurs à mettre en place. Et du coup, ça nous permet d’avoir une meilleure visibilité. La stratégie, elle n’est pas là non plus pour être figée. La stratégie peut évoluer d’une semaine à une autre. On est bien dans un environnement qui bouge. Et donc dès qu’il y a un changement, dès qu’il y a quelque chose qui est différent de ce qu’on avait pensé, il est primordial de repenser. Du coup, j’ai des rendez-vous périodiques avec les entreprises que j’accompagne, pour faire le point, voir si tout fonctionne et être agile au changement, ça veut dire être prêt. Le but étant d’intégrer efficacement les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication dans notre entreprise, pour améliorer notre chiffre d’affaires, la pérennité, fidéliser nos clients. Tout ça grâce aux Nouvelles Technologies.

FPL: Tribu Digitale, gardons ça à l’esprit, car nous allons maintenant explorer le parcours entrepreneurial de Nour, son aventure en tant qu’entrepreneure, le voyage qui l’a amenée là où elle est aujourd’hui. Alors Nour, commençons par cette question: nous l’appelons « l’Appel à l’Aventure ». Quand avez-vous su au fond de vous que vous vouliez devenir entrepreneure? Et si vous ne vous êtes pas lancée tout de suite, qu’est-ce qui vous a retenue?

NB: C’est marrant parce qu’au début j’étais salariée, et je pense que beaucoup de personnes se reconnaîtront dans ce que je dis. Quand j’étais salariée, j’avais beaucoup d’énergie et j’avais beaucoup d’idées. J’avais tellement envie de faire des choses. Et à chaque fois j’avais des responsables ou des chefs, je dirais, qui me disaient: « ça va, c’est bon, tu peux te calmer, on ne t’en demande pas autant. »

Et je me sentais un peu frustrée. J’étais frustrée parce qu’en fait, je trouvais que je pouvais apporter beaucoup mieux et donner beaucoup mieux à l’entreprise.

Et je ne me sentais pas totalement épanouie, parce qu’au fond de moi, je savais que j’avais un potentiel qui pourrait me permettre de m’épanouir autrement. C’est vraiment parti de ce constat-là. C’est-à-dire que quand je rentrais, je me disais « c’est dommage, ils auraient dû faire ça… » Et « c’est dommage, on ne m’a pas donné la possibilité ». Et au fil des jours, au fil des mois, je me suis rendue compte que finalement c’était parce que je n’étais pas dans mon propre business, et c’était un peu normal qu’ils ne donnent pas cette liberté.

Et je me suis dit que, un jour, je vais me lancer. Et c’est parti sur « un jour, je vais me lancer », un peu comme beaucoup de personnes pareilles, qui se reconnaîtront, où ce moment ne vient jamais.  Mais on sait qu’au fond de nous, un jour faudra que ça change. Et le déclic, encore une fois, c’est évidemment cet enfant que j’ai eu. Et quand j’ai demandé à mon patron, je lui ai demandé un mi-temps à domicile, parce que c’était mon objectif. Je voulais vivre vivre l’enfance de mon bébé. Et il me l’a refusé. Il m’a dit non, c’est contraire à la politique de l’entreprise et vous devez travailler de 9 heures à 16 heures. Or, pour moi, il était hors de question de ne pas aller le chercher à midi. Et je me suis dit « Non, non, non, non. C’est maintenant ou jamais, parce qu’après il sera trop tard, il sera trop grand et j’aurai raté tous ces instants avec lui ». J’ai donc décidé de quitter tout. J’ai tout quitté. ça veut dire que j’ai laissé et les clients. J’ai laissé tout, j’ai rien pris avec moi, c’était pour moi une question d’être réglo avec mon employeur. On s’est quittés en très bon accord et je suis partie à l’aventure. Je me souviens qu’au début la seule chose à laquelle je pensais, c’était de couvrir mes charges. C’était très très important pour moi et je me suis dit: je vais limiter également tous les postes de charges et minimiser toutes les dépenses. J’avais de côté un petit montant qui me permettrait, je m’étais dit, d’être au chômage pendant des mois sans travail. Finalement, j’ai eu la chance – si j’ai eu une chance, c’est d’avoir un réseau. Aujourd’hui, les gens qui me connaissent sur les réseaux sociaux, sur LinkedIn, savent que je suis très active. Je leur dois beaucoup, parce que cette aventure sur les réseaux sociaux a commencé bien avant l’entrepreneuriat. C’est grâce à ces gens-là que j’ai pu avoir du boulot. ça veut dire que quand j’ai annoncé que je me lançais à mon compte, on m’a trouvé des petites missions en free lance. Le temps que je m’installe, que j’ouvre ma boîte. Et c’est grâce à ces petites missions, ces petites missions qu’aujourd’hui, je trouve ça limite, je néglige ces petites missions, ça me fait sourire. Je suis passée par là et j’encourage nos jeunes. Je leur dis « il n’y a pas de petites et de grandes missions, à partir du moment ou vous savez où vous souhaitez aller ». Je sais que ces petites missions qui aujourd’hui pour moi pourraient me dénigrer, ont été essentielles, parce qu’elles m’ont permis d’être autonome et de couvrir mes charges. Si j’avais fait ma petite fière à ce moment-là, alors que je n’étais pas connue, que je n’avais pas encore prouvé mon expertise,  j’aurais fermé et je serais passée à côté de mon rêve. Mais à ce moment-là, je devais faire mes preuves. Et pour faire mes preuves, fallait qu’on me donne du boulot et que je commence à me faire connaître. Donc j’ai commencé comme ça, avec des petites missions, je dirais de misère, mais elles m’ont permis de survivre et de me faire connaître. Mais une chose était certaine, c’est que je connaissais le chemin. Et je savais que cette étape, elle était essentielle pour arriver aujourd’hui là où je sais. Et je sais que dans quelques années je serai ailleurs et je connais mon chemin. Il se peut qu’il se passe plein de choses, vous savez dans la vie, il nous arrive des choses, mais c’est pas grave. Je sais que mes objectifs sont clairs. Cette visibilité me permet de tenir le coup, même quand il se passe des choses qui ne sont pas forcément très agréables. Je me dis: ça en vaut la peine. C’est le prix à payer. C’est pas si grave. Tu tombes, mais tu te relèves, parce que tu as un objectif. Il est là, tu le vois. Et pour l’atteindre, faut y aller. C’est aussi bête que cela.

FPL: Tribu Digitale, soyez humble, faites vos preuves. Faites le calcul. Prenez soin de votre réseau et surtout n’attendez pas, c’est maintenant. Maintenant Nour, parlez-nous un peu de votre pire moment en tant qu’entrepreneure. On parle souvent de l’échec chez les entrepreneurs, mais dans certaines cultures l’échec est aussi vu comme un vecteur de la réussite. On ne compte même plus les citations sur l’échec et son influence sur le succès, surtout chez nos confrères anglo-saxons. Alors, est-ce que vous êtes d’accord avec ça, et racontez-nous quel a été votre pire moment en tant qu’entrepreneure.

NB: Alors, moi je suis – et pourtant je suis francophone- mais je suis vraiment dans une culture assez américaine. ça veut dire que je ne vis pas l’échec, je vis l’expérience et l’apprentissage. Donc j’aurais du mal à vous citer des échecs.

Pour moi, c’est réellement une étape qui a été nécessaire pour que j’apprenne des choses, et donc je me suis construite aussi bien grâce à mes réussites, à mes succès, aux gens qui m’ont félicitée, et je me suis construite également grâce aux gens qui m’ont trahie, aux clients qui m’ont, qui ont été déçus parce qu’ils pensaient autre chose…je ne sais pas, il m’est arrivé des choses, un peu comme tout le monde. Je ne suis pas non plus superwoman. Pour moi, c’est un ensemble. En fait l’entrepreneuriat, dès qu’on décide de mener son aventure, on prend le bon et le mauvais. C’est un peu comme le mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire. Et c’est pas parce que ça se passe mal, qu’il y a quelques nuages, qu’on doit abandonner. Donc en fait c’est intéressant, parce que c’est une question qui me pousse à réfléchir et je me dis: je n’ai pas de mauvais souvenirs. Je les ai peut-être vécus sur le moment. ça veut dire que oui, je me souviens, il y a eu des soirs où j’étais tellement fatiguée, tellement…vraiment fatiguée, voilà, tabassée. J’étais moralement et physiquement, parce que à force de courir dans tous les sens, que je me disais: « demain est un autre jour ». Donc j’allais me coucher en espérant que demain ce soit un peu différent et je prenais ma vie en main le lendemain parce que j’étais trop épuisée pour réfléchir ce soir-là. Au-delà de cela, je ne me souviens pas de mauvais coups, même…ça peut être un client qui ne vous paie pas, un travail où les termes n’étaient pas clairs, un client qui arrête le contrat parce qu’il n’a plus d’argent. Plein de choses peuvent arriver, mais c’est normal. En fait, faut pas voir ça comme étant un problème, loin de là. ça, ça nous apprend à mieux réagir, à mieux anticiper, à faire attention à certains points qu’on ne voyait pas venir. C’est également cela, l’expérience. Donc faut retenir les bons côtés. Alors le pire moment, c’est quand je ne peux pas satisfaire un client, notamment en termes de temps. Parce que j’ai pas de temps. Et quand il me dit, j’ai besoin, il faut qu’on se voie… Aujourd’hui j’ai un emploi du temps très, très chargé puisque je suis sur 13 pays en Afrique, où je me déplace, j’ai des partenaires, je suis installée. Et comme j’ai travaillé énormément sur mon nom, les gens veulent que ce soit moi qui y aille. Du coup, je ne peux pas être partout. On trouvera forcément une technique pour être partout. Aujourd’hui, notamment, je suis en train de développer le elearning. Mais ceci dit je ne peux pas être non plus partout, puisque les journées ne sont que de 24 heures. J’ai toujours ma famille, j’ai pas mis du tout de côté ma famille. J’ai juste évolué parce que ma famille a également évolué, ils sont devenus plus autonomes, donc moi aussi j’ai pris un peu mon envol grâce à cela. Ceci dit, ça me fait un peu de la peine, parce que moi, mes clients  – ils savent, et vous pouvez vous renseigner.

C’est pas des clients, c’est des amis,  c’est mes amis. Et les gens qui me voient communiquer, c’est pas du tout de la comédie, c’est à dire, quand je dis « mes amis », j’aime, j’aime les gens avec qui je travaille. Et quand je ne crois pas dans le projet, je dis « non merci » parce que, « question de feeling », je leur dis, c’est aussi bête que ça. On me dit: « pardon? », et je leur dis que c’est une question de feeling. Eh ben c’est comme ça. C’est soit je vous aime, soit je crois en vous, dans vos idées, dans votre capacité à vous challenger.

Soit je n’accompagne pas. Du coup, quand un client me dit « j’ai besoin de vous voir ou faut qu’on se réunisse, ou il me faut une consultation ». Et que je dis: « dans deux semaines » et que je vois que la personne n’est pas contente, et elle a raison, je me dis que c’est dommage. Est-ce que  je n’ai pas grandi trop vite, la croissance n’est pas en train de me jouer un mauvais tour. Mais ils comprennent, ils comprennent parce qu’on s’aime tellement, c’est réciproque en fait, qu’ils sont heureux pour moi. Et je vous dis, j’ai tout développé sur l’émotionnel. Ils me donnent tellement et je leur donne tellement, qu’aujourd’hui on ne bosse plus,  ni eux ni moi, on est des amis on est des partenaires, au vrai sens du terme on est partenaires. Donc même quand ils ont des problèmes d’argent, je sais qu’ils ont vraiment des problèmes d’argent, c’est pas qu’ils ont envie de pas me payer. Donc j’attends, je fais attention. Pareil, eux, pour le temps. Donc on s’arrange, on s’aime et ça dure. Moi j’ai des clients, ça dure depuis six ans. ça dure depuis six ans. Et puis même avec qui je ne bosse plus, on est toujours amis. Pourquoi on ne bosse plus, parce qu’ils n’ont plus de budget, c’est pas intéressant pour eux, ils ont pas vu…C’est pas grave! Mais on est toujours amis. On est pas obligés de travailler ensemble. Le capital humain est primordial. J’ai gagné ça, moi. J’ai gagné des amis. C’est ça qui est important.

FPL: Eh bien vos clients ont de la chance, vraiment!

NB: C’est moi qui ai de la chance, de les avoir.

FPL: J’en suis sûr. Mais alors, vous avez dit que le temps était, a fait partie de vos moments difficiles, ou en tout cas d’un des pires moments que vous avez pu avoir en tant qu’entrepreneure. Est-ce que vous avez l’inverse aussi, est-ce qu’il y a eu un moment dans votre parcours où vous avez eu un moment d’illumination, ou un événement ou une idée qui a fait que votre business a commencé à aller mieux, ou à fleurir? Quelle est cette action ou ces actions qui auraient contribué à votre réussite?

NB: Moi j’ai toujours suivi mon cœur. J’ai toujours suivi mon cœur et j’ai toujours été sensible à mon environnement. Si on remarque, si j’essaie de faire un feedback et de voir un peu comment évolue ma carrière, je remarque qu’en fait je suis une personne qui est très sensible à sa petite voix. ça veut dire que l’entrepreneuriat c’était la petite voix. L’Afrique ça été la petite voix. ça veut dire que je me suis dit « tiens pourquoi t’irais pas en Afrique? ». J’ai commencé par l’Algérie, après la Tunisie j’ai commencé par l’Algérie. Je me suis dit « tiens je vais découvrir ». Au début, je ne vous cache pas que c’était pour des opportunités. On disait que l’Afrique, c’est l’avenir. Et quand j’ai commencé à découvrir les gens, les personnes, les différences. Quand je suis partie en Afrique subsaharienne, j’ai eu le coup de foudre. J’ai eu le coup de foudre parce qu’en fait, je me suis rendue compte du potentiel des nouvelles technologies pour apporter du bien-être aux gens. ça a été le coup de foudre c’était au Niger. Quand j’ai vu, quand je suis allée dans un des pays les plus pauvres au monde, avec le sol le plus riche au monde. Quand j’ai vu des populations si fracturées, une population très pauvre et une population très riche, être à un mètre l’une de l’autre,  là je me suis dit: « Hé, tu as une autre mission, au-delà de digitaliser le continent. Hé, si tu sensibilisais à cette cause ». On ne construit pas sur la misère des gens. L’Afrique peut réécrire son histoire, peut offrir à sa jeunesse un meilleur avenir, grâce aux nouvelles technologies.

Et aujourd’hui on le voit: il y a des services qui sensibilisent, par exemple les femmes enceintes, à faire attention à elles pendant la grossesse, à leur rappeler leurs examens, à leur dire si elles ont tel type de douleur, comment il faut faire…Aujourd’hui, il y a des applications par messagerie vocale, parce que les gens ne savent pas lire et écrire, et ils ne comprennent même pas le français.

Dans leur dialecte, les agriculteurs peuvent avoir de l’information en temps réel pour optimiser leurs champs et permettre d’avoir de meilleures cultures. Et quand je vous dis meilleure culture, ça veut dire moins de gens qui ont faim dans le monde Donc réellement, l’enjeu est de taille. C’est ça les nouvelles technologies.

Donc moi je leur dis: c’est très simple, je dis à ma Jeunesse, je leur dis: nous pouvons développer parce que nous avons le talent, nous avons de très très bons développeurs. Mais soyez dans un développement social. Pensez à vos frères qui ont moins de chance que vous, sur ce continent. On ne peut pas construire sur des disparités. Et l’Histoire nous l’a montré.

Ça veut dire que le pays reste très sensible à une guerre civile, le pays reste très sensible à une instabilité politique. Avec des gens qui ont fait des études, avec des gens qui n’ont pas faim, qui sont en bonne santé, grâce notamment à l’information, à l’accès à tout cela, on voit des services SMS pour l’éducation. Grâce à cela, nous pouvons construire. Nous pouvons nous améliorer, prendre notre destin en main. Ce que je vous dis là, moi je ne le connais pas en Tunisie parce qu’en Tunisie nous sommes le Nord, nous sommes à quasiment 60 % de taux de pénétration d’Internet. Au Niger, ils ne sont qu’à plus de 2% de taux de pénétration d’Internet. ça veut dire que moi, dans ma petite Tunisie, j’étais vraiment dans ma bulle. C’est en découvrant mon Afrique, en allant vers ces gens, où je suis tombée amoureuse, d’abord de la…amoureuse de leur générosité…que vous dire, c’est juste impressionnant. On dit que l’Afrique que je partage sur les réseaux sociaux n’est pas celle qu’on voit d’habitude. Je leur dis: « c’est normal, vous regardez les médias, moi je regarde avec mon coeur ». Moi je vois des gens gentils, je vois des gens généreux. Je vois des gens qui partagent leur pain, alors qu’ils ont faim. Je vois des gens qui ont de l’ambition. Je vois des gens intelligents, et on a tout fait pour leur faire douter de leur intelligence. Je vois des gens qui ont été maltraités dans l’Histoire et on continue à le faire. Donc moi, c’est sur ça que je construis. Je suis certaine, qu’au-delà de faire de l’entrepreneuriat, d’être femmes d’affaires, entrepreneure, moi je suis, je suis dans ça, je ne vais pas non plus le voiler. Mais à côté de cela, j’apporte quand même du bien-être. Et ça me permet le soir, quand je vais me coucher, j’ai réalisé ET mon rêve d’être entrepreneure, d’être femme d’affaires, femme cheffe d’entreprise, mais aussi d’apporter du bien-être à travers des idées intéressantes, et des idées qui contribuent à l’amélioration du bien-être des gens.

FPL: Waow, merci pour ces mots inspirants. Tribu Digitale, ne construisez pas sur la misère des gens; il y a tellement de défis à relever dans ce monde, soyez attentifs! Nour, si vous pouviez alors résumer la ou les leçons clés que vous avez retirées de votre expérience. Quelle seraient-elle? Je veux dire, en quelques mots, que pensez-vous que la Tribu Digitale doive retenir comme leçon de votre expérience?

NB: Alors, la Tribu Digitale, moi je dirais à tous nos entrepreneurs en herbe, ces personnes qui se sont lancées ou qui veulent se lancer, d’être toujours à l’écoute du marché. ça c’est un point très important; ça veut dire que ce qui est valable aujourd’hui n’est peut être plus valable demain. Donc votre modèle risque d’être obsolète du jour au lendemain, parce que Nouvelles Technos est arrivée, parce que des concurrents sont arrivés. Donc c’est très important d’être à l’écoute du marché. Je conseillerais à toutes ces personnes d’être très humbles et de se remettre en question. Le pire défaut que vous pouvez avoir quand vous êtes entrepreneur: quand vous commencez à avoir la grosse tête parce que tout le monde vous le répète: « Wow, vous êtes géniaux, vous avez réussi. » Faites super attention à la grosse tête, c’est ce qui pourrait vous être fatal. Remettez-vous toujours en question. Ecoutez la remarque, écoutez la critique quand elle est constructive. Ecoutez pour vous améliorer et dites vous tous les soirs: « En quoi j’ai été bonne ou bon, et en quoi j’ai été moins bon? ».

Ça c’est très important. Ne tombez pas dans cette prétention, parce que la prétention et la grosse tête, on l’a facilement. Quand les gens commencent à nous dire: « Wow!Vous êtes une réussite, vous êtes ceci… »

C’est très dangereux. Restez réellement les pieds sur terre, ne nous déconnectez jamais de votre réalité.

Soyez, je le dis, cet optimiste réaliste. Soyez  dans vos ambitions. Essayez de réaliser vos rêves, mais tout en gardant les pieds sur terre, parce que votre réalité va vous rattraper. C’est un point très très important. Faites attention également à ce que j’appelle « les sphères de vie »: ça veut dire que nous ne sommes pas des machines à travailler. Nous avons besoin d’un équilibre.

Ne sacrifiez pas votre vie privée, votre vie sociale. Trouvez cet équilibre. Certes, quand on est entrepreneur, la vie professionnelle va prendre un peu plus de place. Mais attention, ne sacrifiez pas trop, soyez cette personne épanouie avec tous ces aspects,  quitte à ce que ça vous prenne cinq ans à la place de trois ans. Mais je ne veux pas qu’à 50 ans, 60 ans, vous vous réveillez et vous vous dites: « Ah mince j’ai oublié de vivre ma vie, je suis passé à côté ». Parce que la vie ce n’est pas uniquement le travail. C’est un ensemble. Donc essayez d’être à l’écoute de votre coeur, de ce que vous êtes, et trouvez cet équilibre. Ne sacrifiez pas une partie de votre vie.

Et le dernier conseil que je donnerais, c’est ce que j’ai dit tout à l’heure: ne vivez pas les échecs, ne vivez pas les échecs. Vivez les expériences.

Ça va être dur. Quand vous allez chuter, vous allez peut-être rester au sol quelque temps. ça veut dire, pendant deux jours, vous allez être complètement, très très mal.

C’est pas grave. Prenez le temps que ça va vous demander. Prenez ce temps là. Vous en avez besoin. Vous avez douté. Vous trouvez que vous ne valez rien, c’est pas grave. Prenez ce temps et relevez-vous. Mais en vous relevant, je vous demande une seule chose: de comprendre pourquoi vous êtes tombé. Ne faites pas l’erreur de beaucoup de personnes qui se relèvent, sans comprendre. Sinon vous n’allez jamais comprendre pourquoi ça s’est passé. Et vous serez condamné à retomber dans le même piège. Ce n’est pas grave, vous vous êtes trompé. Mais au moins, ne le répétez pas. C’est tout simple.

FPL: Tribu Digitale, je crois que tout est dit. Merci Nour!

Soyez à l’écoute du marché, soyez humbles. Remettez-vous toujours en question. Gardez les pieds sur terre. Soyez patients et surtout vivez les expériences, relevez-vous.

NB: Et dernier conseil que j’aimerais donner, parce que je vois que c’est un conseil qui se fait de plus en plus rare. C’est une règle de conduite qui se fait de plus en plus rare. C’est donner et partager.

C’est très important. Comme je le fais là, je prends de mon temps. Ce n’est pas grave. D’autres personnes l’ont fait pour moi. Soyez toujours dans la générosité. On ne construit pas seul, on construit ensemble. Donc ne soyez pas avares de conseils. Tout comme on l’a fait pour vous, faites-le pour les autres. Et c’est comme ça qu’on pourra tous monter ensemble.

FPL: Donner et partager. Merci beaucoup, Nour. Nous sommes maintenant arrivés à la partie des « questions flash ». Ici je vous pose une série de questions en rafale, et vous me répondez en allant à l’essentiel.

Est-ce que vous êtes prête?

NB: Oui.

FPL: Ok. Quelle est votre définition du succès?

NB: L’épanouissement personnel.

FPL: A quoi ressemble votre journée-type?

NB: Une journée où j’ai distribué plein de sourires, où j’ai vu ma famille, et j’ai apporté du conseil et du bien-être aux gens.

FPL: Si vous deviez recommander un livre pratique, quel serait-il? Et pourquoi?

NB: En ce moment je suis trop ciblée, je suis trop orientée « Marketing Digital ».

FPL: Vous avez peut-être un livre de chevet pour le moment qui n’est peut-être pas un roman, qui vous aide dans votre pratique au quotidien?

NB: Non je lis de tout en fait. Je suis très gourmande de bouquins, donc ça peut être…tous les bouquins qui me tombent dessus, qui parlent de marketing. Je suis très très orientée marketing, c’est vraiment ma passion. Je ne lis que ça.

FPL: Alors, quels outils ou appli, productivité ou autre, utilisez-vous régulièrement?

NB: Je n’en ai pas forcément.

Je reste, contrairement à ce que je transmets et je reflète, je ne suis pas très techno dans mon utilisation. J’ai même un agenda papier, pour tout vous dire.

FPL: C’est un magnifique outil, l’agenda papier. Je note « agenda papier ».

NB: Je sais, ça casse le mythe, mais navrée. J’ai besoin d’écrire, en fait, de gribouiller.

FPL: Agenda papier et gribouiller. C’est parfait. Alors, qu’est-ce qui vous inspire vous passionne en ce moment?

NB: Mon métier, l’Afrique. Je suis très passionnée par l’Afrique aujourd’hui. J’ai réellement, je suis en train de mener un vrai combat, je suis en train de fédérer des gens. Mon pays également, la Tunisie m’interpelle énormément. Tout ce qui se passe dans mon pays. Et j’essaie de fédérer et de faire suivre tous nos jeunes pour qu’on puisse construire tous ensemble. Aujourd’hui la cause est réellement mon pays, mon continent et c’est très important pour moi.

FPL: Et la dernière question, c’est la question « Back in Time », c’est ma préférée. Imaginons que vous ayez l’opportunité de remonter le temps, et vous vous retrouvez face à votre vous de dix-huit ans. Vous n’avez que cinq minutes avant que le portail temporel ne vous ramène au présent. Avec l’expérience que vous avez maintenant, que vous diriez-vous d’un point de vue pratique. Quels plans ou conseils précis donneriez-vous à votre jeune alter ego pour réussir et qui n’implique pas d’acheter des billets de Loto, des paris sportifs ou d’investir en Bourse.

NB: C’est marrant parce que, en fait, j’ai fait des études qui ne m’ont servi à rien, ou presque. Et donc j’ai quand même sacrifié quelques soirées où j’aurais pu sortir m’amuser. Je me dis, je n’avais pas à être major de promotion. J’aurais pu avoir mon petit 10, m’amuser et de toute façon, finalement j’ai fait autre chose. Je pense que oui, si j’avais aujourd’hui 18 ans et avec l’expérience que j’ai, je m’amuserais un peu plus. Je ferais juste attention d’avoir mon 10, de réussir, et de toute façon, après toutes ces écoles, je finirais par apprendre un métier sur le tas, c’est aussi bête que ça. Je ne suis pas assez amusée je pense, ça m’est resté.

FPL: Tribu Digitale, n’oubliez pas de vous amuser. Travaillez dur mais amusez-vous tout autant. C’est très important. Nour, merci! Nous sommes maintenant arrivés à la fin de l’épisode. Merci d’avoir partagé généreusement toutes ces informations.

NB: Génial, merci François.

FPL: C’est nous qui sommes ravis.

NB: C’était un plaisir.

FPL: Alors, Tribu Digitale, j’espère que vous avez bien pris note. Je sais qu’il y en a parmi vous qui hésitent encore à se lancer, et j’espère que l’aventure de Nour vous inspirera à faire le grand saut. A ce titre, Nour, pour le mot de la fin: que diriez-vous à nos auditeurs de la Tribu Digitale qui hésitent encore à se lancer ou qui se sentent bloqués? Si vous aviez un seul conseil à leur donner, quel serait-il?

NB: Ecoutez cette voix en vous, tout simplement. Moi je peux rien vous dire, écoutez-là. C’est entre vous et vous. Si elle est là, c’est que vous n’avez rien à prouver, surtout vous n’avez rien à perdre. Lancez-vous.

FPL: Tribu Digitale, écoutez la voix qui est en vous, vous n’avez rien à perdre. Nour, vraiment, merci! Ce fut un plaisir et un honneur de vous avoir parmi nous aujourd’hui.

NB: C’est moi, François.

FPL: Alors, avant de nous quitter, dites-nous comment rester en contact avec vous, sur les réseaux sociaux ou ailleurs. Et si vous avez une annonce à faire, la Tribu Digitale vous écoute.

NB: Alors les réseaux sociaux, je suis très très très présente. Il suffit de me chercher sur LinkedIn, sur Facebook…J’ai également mon site web, j’ai ma chaîne YouTube, toujours là pour être en contact et échanger avec tout ce beau monde. Un message: un message, encore une fois, d’échanges, de partage, de collaboration. Je ne crois pas dans les constructions isolées. Je pense que c’est tous ensemble qu’on peut construire. Donc ne vous isolez pas, soyez toujours ensemble, à construire, parce qu’on a besoin chacun de l’autre. Voilà, tout simplement.

FPL: Tribu Digitale, vous venez d’entendre Nour Bouakline partager avec vous son expérience et ses conseils. C’est à vous de jouer maintenant. Rejoignez-nous sur revolutiondigitale.fr et tapez « Nour » dans la barre de recherche: vous aurez accès à sa page dédiée avec toutes les informations et les références dont nous avons parlé aujourd’hui. Et bien-sûr, n’oubliez pas de visiter la page de Nour sur nourbouakline.digital, et de la suivre sur ses réseaux sociaux. Nour,  merci encore d’avoir partagé votre aventure avec la Tribu Digitale. Au revoir, et je vous retrouve en backstage.

NB: Au revoir la Tribu, à bientôt.

LES POINTS À RETENIR

1. SOYEZ TOUJOURS À L’ÉCOUTE DE VOTRE MARCHÉ. …et n’hésitez pas à évoluer en fonction de ce marché, faire évoluer business plan et business model en fonction. L’importance d’une bonne stratégie digitale, flexible, qui s’adapte régulièrement, de manière intégrée.

2. ÉVITEZ LA GROSSE TÊTE, RESTEZ HUMBLE. Remettez-vous toujours en question, écoutez la remarque, écoutez la critique, pour vous améliorer constamment. Donnez et partagez. Rendre. On ne construit pas seul, mais ensemble.

3. NE VIVEZ PAS L’ÉCHEC, VIVEZ PLUTÔT LES EXPÉRIENCES, L’APPRENTISSAGE. Relevez-vous en ayant appris de vos erreurs, pour ne pas retomber dans le même piège. Ecoutez la voix qui est en vous, et lancez-vous, vous n’avez rien à perdre. Séparez vos « Sphères de vie »: ne sacrifiez pas votre vie privée, votre vie sociale. Trouvez l’équilibre, même si cela doit prendre plus de temps pour lancer votre projet. Amusez-vous.

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OUTILS MENTIONNÉS

Vous trouverez ci-dessous toutes les références des resources mentionnées durant l’épisode!

APPLIS

Liste des applis mentionnées durant l’épisode.

Y

Agenda papier

L’appli « analogue » ultime, pour les connaisseurs. Rien de tel qu’on bon vieux notebook Moleskine qui nous suit partout!

LIVRES

Liste des livres mentionnés durant l’épisode.

Audible

Profitez de votre offre d’essai de 30 jours, et choisissez votre titre parmi un large catalogue de plus de 250 000 livres audio et autres références!

AUTRES

Autres resources mentionnées durant l’épisode (événements, sites web, etc.)

GiftedMom

Applications pour accompagner les femmes enceintes au Cameroun.

Point Digital

Le digital à l’Africaine!

Afrique Digitale

Accompagnement des entreprises africaines et multinationales dans leur transformation digitale.